Space cowboy
L'orgueil c'est moche, très moche même !
Quand un petit malin me provoque -je cite "Après-demain rien que pour te faire bisquer je publie des photos prises au milieu d'un lac. On est viking ou on ne l'est pas."- je me sens obligée de répondre. Assez mal m'en a pris il faut bien le reconnaître.
Le but du jeu : marcher sur la glace.
Parce que Monsieur B. "lui" il marche sur un lac, même pas peur en plus, et bla bla bla ! Comme il ne perd jamais une occasion de se la jouer, autant dire qu'on en entend parler. Bon à la rigueur il fait ce qu'il veut cet abruti si il veut faire le mariole au milieu d'un lac, ça le regarde. Sauf qu'il me défie, et c'est là que je devient (presque) aussi idiote que lui.
Histoire de ne plus me faire traiter de poule mouillée par un geek, je sort bien résolue à marcher sur la mer de glace et à le prouver !
Premier problème, en arrivant à la plage, je me rend compte que la glace s'est detachée et dérive au large.
Pas moyen que je rendre à la maison pour entendre les railleries de Bertrand, je m'approche du bord, je met mes pieds dans l'eau (afin de détruire définitivement mes bottes).
Mais ça ne suffit pas évidemment, alors là je vois un gros bloc de glace, je m'approche doucement (histoire de pas tomber dans l'eau non plus).
Et je grimpe dessus, youpi ! Sauf que j'avais un peu peur qu'il se détache et moi avec, un peu comme ces pécheurs russes qui dérivent sur leurs blocs de glaces. Alors je suis pas restée trop longtemps.
Pas convaincue que ça suffise, je fais un petit tour pour voir ce que je peux faire de plus pour clouer le bec de B. (j'ai déjà dit que c'était moche l'orgueil ?). Je monte sur la jetée et là les ennuis commencent. Parce que de l'autre côte de la jetée y avait plein de morceaux de glaces, un peu comme un bouillon de céleris. Je sais pas trop ce que je comptais faire, mais j'allais bien trouver un truc.
Sauf que, ce à quoi je n'avais pas pensé (et qui me prouve une fois de plus que réfléchir avant d'agir n'est pas toujours une mauvaise idée) c'est que la jetée elle est faite en grosses pierres, l'été c'est comme ça :
Et les pierres sous la neige c'est traître. Et un blogueur(se) provoqué c'est stupide, on imagine pas quel point. Bref je descends assez confiante (la neige ne glisse pas), et là je m'enfonce comme un sac. Un trou énorme, bordé de pierres, ce qui fait que comme hier je me réjouissais d'avoir epargné mes genoux, c'est rattrapé aujourd'hui sur l'arrête d'un gros caillou. Y a pas de justice.
Mais ça c'est rien, mes genoux en vu d'autres, le problème c'est que j'étais coincée, la jambe a moitié tordue, impossible de prendre appui pour sortir de ce ****** trou. J'avais de la neige jusqu'à l'entrejambe dont voilà la photo (très "élégante").
Sans rire j'étais véritablement coincée et frigorifiée, j'ai envisagé un temps d'appeler un hélicoptère et un treuil pour me sortir de là, mais je me suis dit que c'était pas raisonnable, à la place j'ai traité B. de tout les noms imagés que je connais, ça m'a soulagé. J'ai fini par sortir après avoir ramé pendant 5 minutes. Après ça j'ai définitivement abandonnée l'idée de marcher sur la glace, ça ne m'apportera rien de bon, je laisse ça aux benêts, ce n'est visiblement pas de mon acabit. Mais je suis quand même allée jusqu'au canal, soulagée j'ai vu que la couche de glace était bien trop fine pour marcher dessus et je suis rentrée enlever mon pantalon trempé qui commençait gentiment à geler.
Mais au moins il ne pourra pas me
reprocher de ne pas avoir essayé. Mon honneur est sauf bien que ma
dignité ait pris un sale coup, je crois que c'est la dernière fois que je parle
de mes chutes (bien que techniquement je n'ai pas chuté, je me suis
enfoncée), je comprend bien que ça doit être assez lourd à lire.
J'ai
quand même pris le temps de faire quelques photos plus intéressantes, à
venir donc.